29-10-2024
Énergies renouvelables et biodiversité : un équilibre à trouver
Rédacteur web
Dans un contexte de crise climatique et d'épuisement des ressources fossiles, les énergies renouvelables se positionnent comme une alternative indispensable pour atteindre les objectifs de neutralité carbone. Pourtant, leur développement soulève une question cruciale : comment concilier transition énergétique et préservation de la biodiversité ?
Un développement soutenable pour des écosystèmes résilients
Contrairement aux énergies fossiles, les énergies renouvelables (EnR) offrent une énergie durable grâce à leur impact environnemental réduit. Leur développement suit aujourd’hui des normes strictes pour minimiser leur empreinte écologique. Les écosystèmes contribuent au maintien de conditions climatiques stables et favorables à la production des énergies renouvelables. La préservation de la biodiversité et le développement d’un cadre mondial comme national devient donc un enjeu majeur pour assurer le succès à long terme de la transition énergétique.
La COP16 et ses objectifs de conservation : des engagements pour une biodiversité préservée
Lors de la COP15 en fin d’année 2022, les États se sont engagés à suivre une feuille de route pour enrayer la dégradation de la biodiversité, s’accordant sur la restauration de 30 % des zones terrestres et aquatiques dégradées, la réduction de l’impact du changement climatique, et la préservation des habitats essentiels à la survie des espèces menacées.
Une volonté renouvelée à la COP16 qui s’est tenue du 21 octobre au 1er novembre 2024, où huits pays s’engagent à financer à hauteur de 400 millions de dollars le Fonds du cadre mondial pour la biodiversité (Global Biodiversity Framework Fund en anglais).
Un cadre législatif renforcé pour des EnR au service de la biodiversité
La France encadre le développement des énergies renouvelables par des lois qui intègrent la préservation de la biodiversité. la Loi pour la reconquête de la biodiversité (2016) impose des études d’impact systématiques pour évaluer les effets des EnR sur les écosystèmes. Ces analyses permettent de détecter en amont les zones sensibles et de limiter les atteintes à la faune et à la flore.
Aussi, l’Observatoire national des énergies renouvelables et de la biodiversité, créée en avril 2024 et prévu par la loi du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, contribue à une gestion concertée et respectueuse de l’environnement pour chaque projet.
Des pratiques écoresponsables sur toute la chaine pour préserver la biodiversité
Le secteur des EnR doit continuer à intégrer des méthodes plus durables. Des techniques d’exploitation plus responsables et un effort accru dans le recyclage permettent de limiter les perturbations et de maintenir les écosystèmes en équilibre.
Un fonctionnement harmonieux pour une cohabitation équilibrée
Lorsqu’elles sont opérationnelles, les infrastructures renouvelables doivent s’inscrire dans une dynamique de respect des écosystèmes. Les parcs solaires, les installations éoliennes, et les barrages hydroélectriques peuvent être optimisés pour réduire leur impact sur la faune et la flore locales. Par exemple, des technologies de détection et d’arrêt temporaire des éoliennes pendant les périodes de migration des oiseaux assurent une cohabitation sereine.
Recyclage et restauration : une fin de vie sous le signe de la durabilité
Ses installations doivent également être pensées pour avoir une fin de vie respectueuse de l’environnement. En fin de cycle, leur démantèlement doit se faire dans un souci de préservation des sites et de recyclage des matériaux, réduisant ainsi la pollution des sols. Ce processus permet de réutiliser les ressources dans de nouvelles installations, réduisant les besoins d’extraction de matières premières.
La méthode ERC : pour une transition énergétique responsable
Les énergies renouvelables, telles que le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité ou la biomasse, offrent une alternative aux énergies fossiles grâce à leur faible empreinte carbone. Toutefois, leur mise en place n’est pas exempte d’effets sur les écosystèmes.
Par exemple, les éoliennes peuvent perturber les migrations d’oiseaux, les centrales solaires et les barrages hydroélectriques modifier les habitats naturels…
C’est pourquoi les acteurs des ENR s’engagent de plus en plus dans une gestion responsable en appliquant les principes Éviter, Réduire, Compenser (ERC). Une approche qui vise à minimiser les impacts environnementaux :
- Éviter les zones écologiquement sensibles, en priorisant les terrains déjà artificialisés ;
- Réduire les impacts par des aménagements adaptés, comme la limitation des horaires de fonctionnement pendant les périodes sensibles pour la faune ;
- Compenser les effets résiduels par des actions de restauration des habitats et de soutien à des projets de conservation.
Cette doctrine « Éviter, réduire, compenser », qui guide les projets pour limiter leur impact environnemental, existe depuis près de 60 ans, mais reste difficile à appliquer.
Pour protéger la nature, certains projets ne devraient pas voir le jour. Mais les contraintes économiques, techniques ou foncières rendent parfois impossible le choix de sites sans impact.
Réduire les impacts est parfois complexe, et le décalage entre les besoins urgents en énergie et le temps nécessaire pour étudier les impacts reste un obstacle à la préservation de la biodiversité.
Les énergies renouvelables sont la clé d’un futur énergétique conciliant le développement avec la préservation biodiversité. En intégrant la préservation des écosystèmes à la transition énergétique, la société avance vers une économie respectueuse du vivant et alignée avec les ambitions climatiques.