03-12-2024
Prix négatifs de l’électricité : une réalité de plus en plus fréquente
En matière de prix de l’énergie, que ça soit pour l’électricité ou le gaz, on atteint des sommets. Pour exemple, le vendredi 26 août, le mégawattheure (MWh) pour décembre 2022 s’échangeait à plus de 1 600€ sur les marchés, contre 80€ à la même période l’an dernier. Un niveau déjà considéré comme anormalement haut, la moyenne se situant autour des 50€/MWh… Triste record.
Plus généralement, c’est l’ensemble des matières premières qui s’embrasent : le charbon et le pétrole subissent aussi des hausses conséquentes, tout comme l’aluminium par exemple.
Nous sommes face à un phénomène mondial. Comme tous les pays européens, la France n’est pas épargnée. Compte tenu de l’interconnexion électrique en Europe, les prix sur le marché de gros français sont liés à ceux de nos pays voisins.
On peut expliquer cette crise de l’énergie par la reprise économique post-Covid. Mais, dans un premier temps, c’est bien la conjonction de plusieurs facteurs qui a fait grimper les prix. Nous sommes rentrés dans le deuxième temps, où la crise de l’énergie s’intensifie depuis l’offensive Russe en Ukraine. Prenons les choses dans l’ordre :
La crise du Covid-19 a eu pour effet de ralentir l’économie, mais a aussi entrainé quelques bouleversements du côté de la production d’énergie.
En France par exemple, les plannings de maintenance des centrales nucléaires ont été décalés, les chantiers ont pris du retard, donc certaines centrales sont à l’arrêt. Ça c’est pour la France. Mais il s’agit d’un phénomène mondial. Certaines exploitations de gisements de pétrole et de gaz ont été fermées pendant cette période (moins d’activité donc moins de production), les stocks ont donc bien diminué. Bref, les chaînes d’approvisionnement sont complètement désorganisées.
Après la crise sanitaire, nous voilà reparti comme en 19. Une forte reprise portée par la Chine notamment, où les industries et usines de production tournent à plein régime pour satisfaire la demande mondiale. Et pour produire, il faut de l’énergie ! Beaucoup d’énergie. Et c’est là que ça coince, car la production d’énergie, elle, ne suit pas, pour les raisons citées plus haut. Mais pas que.
La France importe 99% de sa consommation de gaz naturel, comme bon nombre de pays européens. Nous sommes donc particulièrement exposés aux variations des prix sur le marché mondial.
Les niveaux de stockage de gaz en Europe étaient très faibles au printemps 2021, conséquence d’un hiver 2020-2021 long et froid où nous avons beaucoup consommé. Idem en Asie, où l’hiver a été rude, ce qui a eu pour conséquence de diminuer la disponibilité mondiale.
La Chine, prête à payer très cher le gaz pour faire tourner son économie, préempte alors les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL).
L’Europe doit donc compter uniquement sur ses principaux fournisseurs de gaz naturel que sont la Russie, la Norvège et l’Algérie. Or ceux-ci ne peuvent pas augmenter leur production et leurs exportations, faute de réserve suffisante.
A cela s’ajoute un incendie dans une usine de Sibérie qui a affecté le gazoduc Yamal , mais surtout les tensions géopolitiques autour du gazoduc Nord Stream 2. Achevé en septembre 2021, celui-ci doit alors approvisionner en gaz russe l’Allemagne – et l’Europe – en passant sous la mer Baltique. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine s’intensifie. Le 22 février 2022, en guise de sanction, l’Europe met un coup d’arrêt à la procédure d’homologation de Nord Stream 2.
Quelques jours plus tard, l’invasion en Ukraine est lancée par le président russe. Les craintes de l’Europe sur l’approvisionnement en gaz se font immédiatement sentir, les prix s’enflamment.
Mi-juin, la Russie coupe son approvisionnement en gaz de 60% vers l’Europe. Les prix explosent.
Le 11 juillet dernier la Russie annonce une opération de maintenance sur Nord Stream 1. L’approvisionnement vers l’Europe est bloquée. Les tensions sur les prix redoublent… La Russie use donc de son arme énergétique, en faisant du gaz un levier d’influence puissant sur l’Europe.
En France, l’électricité coûte encore plus chère que chez nos voisins.
La situation s’aggrave du côté de la production nucléaire en France. Plus de la moitié des centrales nucléaires sont à l’arrêt. Dont 12 suite à des problèmes de corrosion en série.
Nous devons donc importer ce manque de production, ce qui a un coût.
De plus, les capacités de production hydrauliques sont de plus en plus affaiblies. En cause : la sécheresse due aux fortes chaleurs.
L’électricité peut être produite à partir de sources renouvelables (eau, vent, soleil…), d’uranium (nucléaire), mais aussi d’énergie fossile comme le charbon, le fioul ou encore le gaz. Nous y voilà !
Pour l’électricité, les prix sont fixés sur les marchés en fonction de la dernière centrale de production « appelée ». C’est-à-dire la dernière centrale mise en route pour produire l’électricité nécessaire, répondre à la demande et assurer l’équilibre du réseau (sinon bonjour le black-out).
Généralement, les premières à entrer en fonction sont les renouvelables (car elles produisent à un instant défini par les conditions météorologiques pour la plupart, et surtout à un coût nul). Ensuite le nucléaire (dans le cas de la France notamment), puis en dernier recours, les centrales fossiles.
Ainsi, s’il est question d’une centrale à gaz (ou autre d’origine fossile), le prix de gros de l’électricité sur le marché, peu importe sa source de production d’origine, sera indexé sur le gaz.
Et comme les matières premières comme le gaz sont très chères, vous comprenez donc pourquoi l’électricité atteint des records actuellement (surtout quand on sait que pour produire 1 MWh d’électricité, il faut 2 MWh de gaz !).
La crise de l’énergie entraîne une inflation généralisée. Dans ce contexte, l’appel à la sobriété doit se faire entendre. N’oublions pas, l’énergie la plus verte et la moins chère est celle que l’on ne consomme pas !
Sources
Décryptage
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⚖ Balance - Rechargez vos batteries. Privilégiez un week-end romantique ou une prise 220 volts.
🦂 Scorpion - Parce que vous devenez un piètre conducteur, le courant ne passe plus avec votre moitié.
🏹 Sagittaire - À force de jouer les électrons libres, vous risquez de passer pour un illuminé.
🐐 Capricorne - Grâce à un alignement de Neptune et Linky, vous débordez d’énergie !
🏺 Verseau - Vous subissez une coupure de courant à 12h34. C’est encore la faute du sèche-linge.
🐟 Poissons - Rien ne va plus côté couple : il y a de l’eau dans le gaz et de l’électricité dans l’air.