17-12-2024
Développer un projet EnR : de quoi parle-t-on ?
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En tant que collectivité ou citoyen, engager son territoire dans la transition énergétique est une démarche fondamentale. Alors que le GIEC a sonné maintes fois l’alarme de l’urgence climatique, la crise énergétique actuelle nous rappelle une fois de plus la nécessité de développer les énergies renouvelables. Tour d’horizon des “EnR” et des projets de développement envisageables au sein des territoires.
EnR pour “énergies renouvelables”
Des lettres
Une énergie est dite renouvelable lorsque le renouvellement naturel de sa source primaire est suffisamment rapide. On parle d’une échelle de temps équivalente à celle d’une vie humaine. Ces sources d’énergie sont alors considérées comme inépuisables.
Il s’agit des ressources naturelles comme le vent, le soleil, l’eau, la terre… ou encore les déchets !
Le terme d’énergie verte est aussi communément utilisé.
Les énergies renouvelables (ou EnR) sont donc à l’opposé des énergies fossiles et fissiles (uranium). Les sources d’énergies fossiles (pétrole, gaz naturel ou encore charbon) ont un renouvellement qui prend des millions d’années. Et sont donc loin d’être inépuisables…
Et des chiffres !
Les EnR : armes de réduction des gaz à effet de serre (GES)
Le recours aux énergies renouvelables permet de limiter considérablement l’impact sur l’environnement.
Au niveau de la production d’électricité, les EnR tel que l’hydraulique, l’éolien ou le solaire, présentées ci-dessous, sont très peu émettrices de C02.
Selon l’ADEME, le développement des EnR&R (Energies Renouvelables et de Récupération) en France entre 2000 et 2019 a permis d’éviter la consommation de 1468 TWhep (térawatt-heures d’énergie primaire) de combustibles fossiles, en France et en Europe.
C’est l’équivalent de :
- une demi année de consommation d’énergie en France ;
- plus de 910 millions de barils de pétrole en cumulé ;
- 426 millions de tonnes d’équivalent CO2 évitées (= 1 année d’émission de GES pour la France).
Et aussi 22 milliards d’euros sur la facture énergétique française liées aux importations de combustibles fossiles qui sont économisés !
Développer les énergies renouvelables a un coût environnementale. Mais celui-ci reste relativement faibles au regard des volumes évités. Sur la période 2021-2028, c’est environ 18,8 millions de tonnes de CO2 qui seraient émises par le développement des renouvelables (tous types d’énergie). Cela représente moins de 0,7 % des émissions totales du pays.
La France et les EnR
En 2021, les énergies renouvelables représentait 22.5% de la production électrique totale en France.
Part des moyens de production renouvelables dans le mix électrique français en 2021 (%)
Dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la France s’est donné pour objectif d’atteindre 40% d’énergie renouvelable dans son mix électrique d’ici 2030. Une nette accélération est donc indispensable.
Ces objectifs nationaux sont établis pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour cela, un impératif : la réduction de nos consommations énergétiques (objectif -50% d’ici 2050 vs 2012).
En Europe
La part des énergies renouvelables dans le mix électrique de l’Union Européenne devrait passer de 37 % en 2021 à 69 % en 2030. Tous les États, à l’exception de la France, ont rempli leurs objectifs nationaux pour 2020 en matière d’EnR.
De mai à août 2022, l’Union Européenne a atteint un niveau record de 12 % de son électricité produite à partir de l’énergie solaire, et de 13 % à partir de l’énergie éolienne.
Les différents types de projet EnR
Les filières renouvelables
En France, on compte une dizaine de filières de production d’énergie renouvelables.
Elles sont développées à plus ou moins grande échelle selon les ressources disponibles et offertes par la géographie française.
En matière d’énergies renouvelables, le climat a un rôle majeur. Le volume de production de certaines filières dépend directement du vent, de l’ensoleillement ou encore de la pluviométrie ou des sécheresses.
D’où l’importance de bien choisir la filière adaptée à son territoire !
Les catégories de projets EnR
Une collectivité peut s’engager dans le développement d’un projet d’énergie renouvelable à différentes échelles. On distingue 3 catégories de projet :
Une action individuelle
La collectivité agit ici pour son propre compte.
Elle envisage un projet pour alimenter en énergie renouvelable un bâtiment communal par exemple. On parle alors d’autoconsommation.
L’installation de panneaux photovoltaïques en toiture est alors le projet le plus adapté.
La collectivité portera son projet en autonomie. Elle se fera accompagner par un professionnel pour le dimensionnement, l’installation, la mise en service, et éventuellement la gestion et la fourniture d’électricité verte.
Un périmètre restreint
La collectivité souhaite agir plus largement que sur sa propre consommation, mais à relative petite échelle.
Plusieurs sites d’installations solaires ou de microcentrales photovoltaïques ou hydroélectriques sont alors adaptés. Ils pourront satisfaire la consommation de plusieurs bâtiments ou entreprises, en autoconsommation collective ou individuelle. Ou indépendamment, produire une électricité verte alimentant le réseau.
Pour cela, la collectivité sera généralement amenée à mutualiser des moyens auprès de professionnels, de citoyens ou encore de consommateurs. Elle pourra être accompagnée sur tout ou partie de son projet par des professionnels compétents en matière de développement et gestion d’énergie.
Un rayonnement local
La collectivité s’engage dans un projet d’envergure. Elle souhaite couvrir une part significative des consommations de son territoire (riverains, entreprises, bâtiments publics etc.).
Les actifs de production électriques pertinents sont alors des parcs éoliens ou des centrales solaires au sol.
Les risques et moyens requis sont plus importants. Néanmoins, les retombées économiques sont aussi plus fortes !
Ce type de projet est généralement supporté par des opérateurs spécialisés.
Pour une collectivité, choisir le type de projet EnR qui lui convient dépend de la combinaison de plusieurs facteurs : ses besoins, ses ambitions, ses moyens et la configuration de son territoire !
Sources