31-08-2024
Biodiversité : le challenge de l’accélération des EnR ?
Rédacteur web
La prise en compte de la biodiversité est une des conditions à la réussite du développement des énergies renouvelables (EnR). Sur le salon MIX.E qui s’est tenu les 10 et 11 avril dernier, la conférence animée par Antoine DEFER et Lauren MOINE revient sur le lien entre le déploiement des EnR et la préservation de la biodiversité. Mais aussi une évaluation de la législation.
Autour de la table, Robin DIXON (France Renouvelables), Émilie DOUTE (Boralex), Chris MEREL (Enedis) et Nicolas OTT (elmy) ont échangé sur le challenge que représente l’accélération des EnR et la protection de la biodiversité.
Une stratégie “EnR et biodiversité” au cœur des entreprises à mission
Cela apparaît comme une évidence, rapporte Chris MEREL. En tant que gérant du réseau de distribution d’électricité au cœur des territoires, il y a une continuité voir même “une obligation d’Enedis d’être au service de la société” pour contribuer à la transition vers les énergies renouvelables.
Nicolas OTT lui fait un double constat. Être une entreprise à mission n’apporte “rien de plus ”, car elmy, par ses activités, sa vision et sa culture, “contribue par nature à cette transition”. Cela participe cependant à ancrer véritablement les enjeux environnementaux dans un cadre juridique et normé, où l’entreprise s’engage à rendre des comptes. Le statut d’entreprise à mission engage ainsi plus concrètement l’entreprise, notamment par la mise en place d’objectifs dédiés.
Aller au-delà des réglementations
Chez Boralex, “on se doit d’aller plus loin que la réglementation […] avec un modèle durable, pérenne et respectueux de l’environnement”. Émilie DOUTE évoque également la “séquence ERC” (éviter, réduire, compenser) dépassant la prise en compte de la biodiversité dans la mise en place de programme ayant un impact sur l’environnement.
Pour aller au-delà, il est possible de mettre en place des mesures de renaturation, pour retrouver un impact similaire voir baissier par rapport à la situation avant aménagements. Cependant, selon Robin DIXON, il en résulte un besoin criant de mobilisation des pouvoirs publics. Vivant l’apparition, par vagues, de normes et de mesures comme “un sentiment d’injustice” par rapport aux autres industries soumises à plus ou moins de contraintes.
Des actions concrètes pour préserver la biodiversité
Pour Nicolas OTT, c’est “la réalité des faits” qui prime. La démarche a adopté lors de l’installation de centrales photovoltaïques au sol est celle de la réalité du terrain. Si un terrain dit dégradé ou anthropisé, laisse apparaître un retour de la nature, le projet doit alors être adapté. Pour une prise en compte de la biodiversité dans le déploiement des EnR, il est essentiel de penser les installations a priori et non a posteriori.
Du côté d’Enedis, on évoque “beaucoup de travail encore a posteriori malheureusement”, mais qui débouche sur de nombreuses solutions. Par exemple, des cigognes repérées sur des poteaux électriques sont redirigées par des effaroucheurs. Puis, en collaboration avec des associations et des propriétaires terriens, le nid est déplacé dans un endroit sûr pour la préservation des oiseaux.